urgencesEspérance de vie plus courte, surmortalité… Le Nord Pas de Calais et la Picardie, en queue de peloton des régions. Le gouvernement prévoit un Plan santé pour nos deux régions : 50 millions d’euros en moins pour les hôpitaux et objectif de diviser par deux la masse salariale ( soit un hôpital sur 2 en moins !) : quel député ou sénateur de notre grande région osera voter « ça » ? Allez, debout tout le monde, on va leur montrer comment on peut faire autrement !

 

Les chiffres sont tombés et ils sont alarmants pour les hospitaliers et les usagers de la future région Nord-Pas-de-Calais-Picardie.

33 millions pour le Nord Pas-de-Calais, 16 millions pour la Picardie  – au total ce sont près de 50 millions d’euros d’économie qui vont être exigés par le gouvernement à des territoires qui battent des records en matière de santé et où l’espérance de vie est la plus courte. Les dernières enquêtes (INSEE, INED, DRESS) placent à chaque fois le Nord Pas de Calais et la Picardie en queue de peloton des régions ou l’espérance de vie est de 3 à 4 ans inférieure à la moyenne nationale. Idem pour les maladies cardio-vasculaires, le diabète, les maladies professionnelles (amiante), celles liées à l’alcool.

Aucune fatalité face à ce tableau noir : nous avons des hôpitaux chez nous, des hôpitaux de qualité, modernes. Nous avons des professeurs de grande renommée et du personnel hospitalier dévoué. Mais tout le monde s’accorde à dire que nous manquons de moyens humains et financiers pour rattraper nos retards !

Ces mesures d’austérité sont d’autant plus scandaleuses pour le Nord – Pas-de-Calais et la Picardie à qui on va demander un effort de plus, supérieur à d’autres régions notamment du sud.

Où sont les engagements de la ministre de la Santé qui déclarait en 2012, en visite à Lille avoir un regard différent sur les besoins sanitaires de notre grande région ?

A l’heure où les inégalités sociales et économiques, le chômage et la précarité aggravent les retards sanitaires, où les personnels hospitaliers souffrent au travail, ces coupes budgétaires vont entraîner la suppression de plusieurs milliers d’emplois, l’aggravation des conditions de travail, la fermeture massive de lits et l’abandon de la modernisation et de l’investissement des hôpitaux.

D’ailleurs la Fédération Hospitalière de France elle-même reconnait que les hôpitaux ne pourront pas maintenir l’emploi avec de tels budgets et qu’il y aura une baisse automatique des effectifs.

Les communistes et leurs élus refusent l’« euthanasie » programmée de l’hôpital public et les milliers de suppressions d’emplois qui vont en découler, alors que des millions d’euros sont versés aux entreprises, sans contrepartie. La loi de la Ministre de la Santé ne doit pas passer.

Sans attendre, le Parti Communiste Français va interpeller le Directeur Régional de l’Agence Régionale de Santé pour exiger le gel de ces économies et des budgets revus à la hausse.

De leur côté, les parlementaires communistes et républicains de la région ont écrit à la ministre de la santé pour dénoncer ces mesures drastiques et demandent la mise en œuvre d’une stratégie régionale de santé se donnant les moyens de répondre aux attentes prioritaires des habitants.

Nous proposons que soit mis en place un plan régional de développement de la médecine de proximité, en favorisant l’installation de jeunes diplômés de médecine, par exemple via le numerus clausus, pour mailler le territoire au plus près et faire en sorte que ces médecins restent. Dans le même esprit, nous proposons d’ouvrir plus encore les centres de santé minier, de leur donner les moyens de se maintenir, de se développer et de créer d’autres centres sur le même principe.

Ainsi, une meilleure accessibilité à la médecine de premier recours (généraliste, spécialiste) sera aussi source d’économies pour la collectivité.

Enfin, l’attribution des moyens aux hôpitaux publics doit tenir compte des indicateurs de santé et donc favoriser le Nord Pas-de-Calais.

Il faut cesser de considérer la santé uniquement comme un coût devenu insupportable mais comme un investissement utile au bien-être de la population et comme un progrès de la société.